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Contrairement à une idée répandue, la Réserve Militaire n’a pas disparu avec la suspension du Service National et la suppression de la Mobilisation. Les armées font désormais appel, sur la base du volontariat, à des réservistes pour remplir, à temps partiel et en complément des militaires d’active, un certain nombre de tâches. Les réservistes apportent la souplesse qui peut manquer à une armée professionnalisée. Comme ses camarades d’active, le Réserviste est un professionnel, entraîné et formé.
Chaque année, la Marine Nationale forme plus de 200 Aspirants de réserve. Diplômés de l’enseignement supérieur, ils ont en outre reçu une formation d’officier, qui leur a permis de développer des qualités de manager de situations complexes, voire dangereuses, et de meneur d’équipe. Mais ils sont aussi des « Marins », pétris des valeurs que l’on développe en fréquentant la mer.
L’ACORAM – Association des Officiers de Réserve de la Marine – est un réseau de 2 500 adhérents, de tous corps, spécialités, grades. Réservistes opérationnels, réservistes citoyens, honoraires ou anciens réservistes, tous partagent les valeurs de la Marine Nationale, valeurs généralement condensées dans le terme « esprit d’équipage ». Les 30 sections, dans lesquelles ils sont répartis, couvrent le territoire métropolitain et l’Outre-Mer.
Présents dans tous les secteurs de l’économie, en particulier maritime (énergie, transport, pêche, défense…), les Acoramiens contribuent à renforcer le partenariat de leur entreprise avec la Défense Nationale en général et avec la Marine Nationale en particulier.
Véritables « ambassadeurs de la Marine », surtout loin des ports, là où la marine est peu présente, ils contribuent à la mission de rayonnement indispensable à la Marine Nationale.
L’ACORAM est le porte-parole des Officiers de Réserve de la Marine vis-à-vis des autorités de la Défense. A ce titre, elle contribue directement non seulement à la résolution des problèmes rencontrés par les réservistes dans leur engagement, mais aussi à la formation et à l’entretien des connaissances de base propres à l’Officier de Marine.
En mars 2014, la FAOMA et l’ACORAM ont signé une convention de collaboration ayant pour but de rapprocher toutes les associations d’officiers de la marine. L’ensemble FAOMA-ACORAM a pris le nom d’Alliance Navale.
L’Alliance navale est forte de 10 000 membres et a vocation à devenir un espace de rencontre, de réflexion et de rayonnement, au profit de la Marine nationale, de ses officiers et du monde maritime.
L’Alliance navale a également une mission de service vis-à-vis des adhérents de ses associations. En ces temps de réduction des effectifs de la Marine et de crise économique, l’accent a été mis sur le service offert à ceux-ci dans le cadre de leur vie professionnelle. Le Service Carrière de l’AEN accueille dès à présent les membres de toutes les associations de l’Alliance Navale et les accompagne dans leurs démarches de coaching, de reconversion et de recherche d’emploi.
L’Alliance navale souhaite aussi valoriser la richesse que constitue la diversité des expériences professionnelles des membres de ses associations, en organisant des débats, des conférences et en suscitant la publication d’articles dans leurs revues La Baille et Marine Acoram.
Notre Association a été fondée en 1925, dans le sillage de la création de l’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RESERVE (UNOR), par un petit groupe d’officiers de réserve de la Marine, anciens combattants.
Il s’agissait, dans le contexte particulier des lendemains de la 1ère Guerre mondiale, de rendre plus audible les messages des réservistes de la marine, marine dont la contribution à la victoire, tant sur terre que sur mer, n’était pas toujours suffisamment perçue. Il s’agissait aussi de s’opposer activement à toute tentation pacifiste, et à toute négligence en matière de renouvellement des moyens des forces armées, de la marine notamment.
Le Commandant DUCUING, fondateur et premier Président de l’ACORAM devait marquer l’association de sa personnalité exceptionnelle.
Combattant de première ligne, Capitaine au long cours et armateur dans le civil, il fut un incomparable animateur de l’ACORAM et un grand rassembleur de marins que l’on trouve aussi à l’origine de la FAMMAC et de l’ACOMAR. Sa mort fut à l’image de sa vie : Mobilisé en 1939 comme Capitaine de Corvette, le Commandant DUCUING, ayant refusé de se rendre, tomba au Cap Gris Nez le 25 mai 1940 face à l’ennemi après avoir hissé le pavillon national sur le point d’appui qu’il avait défendu jusqu’au bout. Nommé Capitaine de Frégate à titre posthume, le Commandant Ducuing n’est pas tombé dans l’oubli; un Aviso A 69 de la Marine nationale porte son nom.
Les Officiers de réserve de la Marine ont l’honneur de pérpetuer ses valeurs au sein de notre Association.
A la Libération, l’ACORAM connut une forte croissance du nombre de ses adhérents en même temps qu’elle développait son organisation en province, dans les départements et territoires d’outre-mer, voire à l’étranger. Des sections régionales ou locales se sont créées partout où il y avait une population suffisante et une volonté de le faire. L’importance de notre implantation en province nous offre l’opportunité, depuis 1976 à Rouen, d’organiser nos journées nationales hors de Paris.
Par ailleurs, en 1950 notre bulletin de liaison est devenue une véritable revue; « MARINE » a progressivement pris le premier rang dans sa catégorie en France tant par sa qualité que par l’importance de son tirage.
Officier de marine de réserve, fondateur de l’ACORAM, à l’origine de la création de la FAMMAC et de l’ACOMAR.
Combattant héroïque de 1914-1918 et de 1939-1940. Mort glorieusement devant l’ennemi, le 25 mai 1940, au cap Gris-Nez.
Gabriel, Auguste, Ferdinand Ducuing naît à Paris le 22 décembre 1885. Il est le fils d’un petit- cousin de Ferdinand Foch, qui se distinguera pendant la Première Guerre mondiale et deviendra en 1918, maréchal de France. Se destinant à la marine marchande, il embarque en 1904 comme pilotin sur le trois-mâts « Cérès ». Appelé pour effectuer son service militaire en 1907, il sert comme matelot à bord des cuirassés « Brennus » et «Bouvet ».
De retour au commerce, il est breveté lieutenant au long cours en 1908 et capitaine au long cours en 1911. Il navigue successivement sur plusieurs paquebots, tout en prenant le temps d’apprendre quatre langues étrangères et de préparer une licence en droit .
En juillet 1914, au début des hostilités, alors qu’il est second capitaine sur un paquebot, il décide de quitter la marine marchande pour s’engager dans les chasseurs à pied afin de participer à la défense du territoire national. Nommé sous-lieutenant en décembre, il ne peut supporter la vie statique des tranchées et passe dans l’aviation comme officier observateur d’abord, puis comme pilote breveté dès juillet 1915. A cette date, il revient dans la Marine avec une commission d’enseigne de vaisseau auxiliaire.
Affecté à l’aviation maritime de Dunkerque puis de Venise (Italie), il se fait tout de suite remarquer par ses brillantes qualités d’entraîneur d’hommes. Après avoir effectué de nombreuses missions de reconnaissance et de bombardement, il est blessé en combat, cité à l’ordre des armées navales françaises et italiennes et fait chevalier de la couronne d’Italie. Promu enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve en juillet 1916 , il est désigné pour suivre une formation de pilote de chasse à Pau, où, malheureusement, un accident le rend inapte au pilotage.
Fait chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1917 (il a 32 ans), il est affecté de nouveau à Dunkerque comme officier en second du centre d’aviation maritime. Mais, trouvant ce poste insuffisamment « combattant », il se fait affecter en qualité d’observateur sur ballons et prend, le 1er octobre, le commandement du centre du Havre où il reste jusqu’en juillet 1918.
Promu lieutenant de vaisseau de réserve, il est alors détaché, en raison de sa formation de capitaine au long cours, comme officier de liaison auprès du sous-secrétaire d’État à la marine marchande jusqu’à sa démobilisation en avril 1919.
A la fin de la guerre il ne reprend pas la navigation et devient armateur. Marqué par ce conflit, il reste un officier de réserve particulièrement actif.
Au lendemain de la 1ère Guerre mondiale, le foisonnement des associations de réservistes est à la hauteur du drame qui vient de s’achever. La création, en 1922, de l’Union nationale des officiers de réserve (UNOR) tente de mettre un peu d’ordre dans ce nouveau paysage associatif. La voix de la Marine restant peu audible, voire inaudible, le LV(R) Ducuing, avec l’appui du délégué général de l’UNOR, réunit le 9 juillet 1925 quelques camarades pour former la 5ème commission de l’UNOR et rédiger les voeux des marins pour le congrès de Belfort. A l’issue de ce dernier il convoque l’assemblée générale constituante de l’Association centrale des officiers de réserve de l’Armée de mer. Ainsi nait en 1926 notre association, l’ACORAM, dont le LV(R) Ducuing est élu naturellement président. L’ACORAM s’affilie à l’UNOR.
Sur proposition du président Ducuing, la Marine crée en juin 1927 les centres d’instruction pour officiers de réserve, qui deviendront accessibles aux officiers mariniers à partir de 1931.
En avril 1928, ses éminents états de services lui valent d’être promu officier de la légion d’honneur.
En liaison avec l’Union des Marins Combattants (UMC) de Paris, il œuvre pour la création, le 23 février 1930, de la Fédération des Associations de Marins Anciens Combattants (FAMAC) qui deviendra la FAMMAC. C’est également sur son initiative qu’est crée l’Association Centrale des Officiers Mariniers de Réserve de l’Armée de Mer (ACOMAR).
A sa demande, la Marine crée en 1931 des cours de perfectionnement pour l’instruction des officiers mariniers de réserve.
Promu capitaine de corvette en avril 1932, il est normalement atteint par la limite d’âge en 1934. Toutefois, à sa demande, il est maintenu dans les réserves jusqu’en décembre 1942 (57 ans). Cette volonté scellera son destin.
En septembre 1939, le commandant Ducuing prend le commandement de la batterie de D.C.A. de la Croix Faron à Toulon.
Fin janvier 1940, l’Amirauté est amenée, pour assurer la surveillance du libre passage le long du littoral du Pas- de- Calais, à mettre en place une batterie côtière au cap Gris-Nez. Pour l’organisation et le commandement de ce poste de défense il est fait appel au commandant Ducuing, lequel prend ses fonctions courant mars. Il a sous ses ordres trois officiers et une centaine d’hommes, ayant pour tout armement individuel, vingt fusils et six revolvers.
Le 22 mai, face à l’offensive allemande qui se précise, il organise avec les faibles moyens dont il dispose, un poste de résistance avancé dont il prend personnellement le commandement.
Le 24, alors qu’ils sont pratiquement encerclés, le commandant Ducuing et ses hommes détruisent entièrement une colonne allemande composée d’un peloton de side-cars, d’un char léger et de deux automitrailleuses. Dans la soirée, il refuse la reddition que lui proposent les Allemands.
Dans la nuit du 24 au 25, il organise l’évacuation par mer d’un groupe de marins rescapés du naufrage de leur bâtiment.
Le 25 mai 1940 à 09h00, les blindés ennemis ne sont plus qu’à 200 mètres du poste du cap Gris-Nez.
N’ayant plus de munitions, le commandant Ducuing fait détruire les canons et les mitrailleuses et donne l’ordre à ses hommes de se replier. Resté seul, il se dirige vers le mât de pavillon afin d’hisser les couleurs. C’est à cet instant précis qu’il est atteint par une rafale d’arme automatique.
C’est fini ! le capitaine de corvette Ducuing, ce grand rassembleur d’hommes, est mort, seul, glorieusement face à l’ennemi.
Pour lui rendre hommage, la Marine faisant exception à la règle interdisant toute promotion à titre posthume, le nomme capitaine de frégate à compter du 24 mai 1940. Par ailleurs, son héroïsme est consacré par une brillante citation à l’ordre de l’armée.
En mai 1952, le secrétaire d’État à la Marine inaugure la stèle érigée au cap Gris-Nez à la mémoire du Commandant Ducuing et des marins tombés avec lui. Actuellement, un aviso de la Marine nationale porte son nom.